samedi 10 octobre 2015

Essai sur la vérité - Première partie


Avant-propos
Cette introduction sur le sujet que nous allons présentement étudier est particulièrement nécessaire. Il serait dommageable pour la suite de cet essai que l’on passe à côté de ce que nous exposerons ici. Tout comme le laisse penser le titre, l’on va conférer sur la vérité. Et il nous faut vous avertir, ce que nous dirons paraîtra pour certains un enchaînement de truismes et d’évidences ; pour d’autres ce sera la succession d’affirmations péremptoires qu’ils auront toujours contestées, sauf que nous nous appliquerons – sinon à les démontrer – du moins à donner de bonnes raisons de les accepter. Si nous jugeons notre travail utile, c’est probablement car la catégorie qui contient le plus grand nombre nous paraît être la seconde.
Mais au-delà de ça, il y a plus inquiétant. Le fait que de nombreuses personnes, tout en s’accordant apparemment avec tel principe, telle affirmation ; dans le même temps peuvent témoigner du contraire, et ainsi rentrer en pleine contradiction, en totale confusion. Notre travail consistera donc, et surtout, à expliciter les propositions qui défileront pour qu’elles ne puissent laisser place à nulle contradiction. Nous allons tenter d’être clair au possible, et d’assurer avec force précautions notre développement.

mercredi 23 septembre 2015

Vers un ordre social chrétien

Tel est le titre du noble ouvrage1 – par trop méconnu – du Marquis René de La Tour du Pin. L’auteur, qui est l’une des plus grandes figures du catholicisme social, courant qui eut son apogée à la fin du XIXème siècle, a écrit de nombreux articles de circonstances au cours de sa vie parmi lesquels les meilleurs figurent dans ce livre. Et nous comptons bien dépoussiérer cela pour nos chers esprits modernes, qui n’ont peut-être jamais entendu parler de ce penseur.
La Tour du Pin en un mot, c’est l’économiste de la contre-Révolution2. Sa spécialité : la manière précise et complète dont il traite de la corporation, et comment il en fait un des outils majeurs d’une restauration économique, sociale et politique. Son combat l’a mené à étudier les divers aspects de la société, en réfutant les nombreuses erreurs de son siècle et de celui à venir, tout en explicitant avec brio que c’est l’accord et non le refus d’avec les vérités éternelles qui permet l’établissement du bien commun, c’est-à-dire la fin3 même de la société.
Ainsi, nous allons naturellement nous pencher sur quelques-uns de ces angles d’attaque, et livrer quelques traits intéressants.

jeudi 10 septembre 2015

Les principes de la contre-Révolution

Qu’est-ce donc que la contre-Révolution ? Combien en ont déjà entendu parler ? Quels sont ceux qui, de nos jours, peuvent définir, situer, détailler le courant contre-Révolutionnaire, énoncer ses grands principes et ses origines profondes ? Qui, en un mot, saurait se le représenter assez clairement pour en avoir une compréhension authentique et précise ?
Il est naturellement difficile, au milieu de la multitude des pensées pourtant classifiées en divers et nombreux courants, de s’y retrouver. La clef, c’est de pouvoir déchiffrer les rapports que ceux-ci entretiennent les uns aux autres, afin d’en établir la carte adéquate. Sous cet aspect, l’idée de la Révolution constitue le point névralgique par excellence. La simplification s’ensuit lorsqu’on applique son examen sur les rapports profonds et essentiels de ces courants. Ainsi l’on peut apparenter libéralisme et socialisme, prétendument ennemis jurés, comme s’abreuvant à la même source, c’est-à-dire le dogme révolutionnaire.
Dans le but de mener à bien l’esquisse que nous voulons donner de la pensée contre-Révolutionnaire, il nous faudra d’abord montrer ce qu’est foncièrement la Révolution, puis expliciter les principes dont elle se fait l’adversaire.

jeudi 3 septembre 2015

Réalisme et scepticisme

Aussi loin qu’on puisse remonter, la philosophie apparaît comme un legs de la Grèce antique aux jeunes civilisations. Et quoique l’on ne puisse y établir sa naissance, elle y crût lors comme à l’âge de l’enfance. On présume que c’est Platon qui en donna le premier l’organisation sous la forme d’une triple partition : La Physique, l’Éthique (ou la Morale), la Dialectique (ou la Logique). Sauf le domaine de la Métaphysique, ces catégories devaient suffire à décrire complètement la philosophie, en faisant découler au besoin divers concepts. Comme si de ces trois sources l’on obtenait tous les affluents de la terre.
À l’époque, la science n’était qu’une sous-partie de la philosophie, ce n’est que très tard dans l’histoire qu’on les en distingua – de fait, cette distinction ne consiste rien de plus qu’en un artifice : comme si l’on pouvait pratiquer la science sans être guidé par une quelconque doctrine philosophique !

Ainsi, chaque école philosophique adopte une position particulière dans les catégories énoncées, se souciant parfois plus de l’une que de l’autre. Cependant, c’est la troisième division qui fait ici l’objet de notre intérêt, et sur laquelle nous aimerions nous étendre ; nous l’appellerons plutôt Épistémologie, car étant plus général et embrassant à notre sens la logique et la dialectique. Puisque la dialectique est l’art de raisonner, de parvenir au vrai, celle-ci ne peut être avant l’épistémologie1 qui est l’étude des connaissances, de leur formation dans l’esprit humain. Science de la science, résumée par une simple mais fondamentale question : d’où et comment vient la connaissance ?
C’est en ce domaine que nous analyserons deux positions philosophiques adverses – le réalisme et le scepticisme –, en prenant prétexte de l’ouvrage Les Académiques de Cicéron qui retrace la doctrine de l’Académie et son évolution au gré des disputes avec les Stoïciens notamment.

mardi 1 septembre 2015

L'intolérance salutaire

L’homme d’aujourd’hui appartient à une époque déjà bien avancée dans l’histoire des idées. Les sciences, les philosophies, des théories tant admirables qu’extravagantes se sont développées jusqu’à nos jours, et chacun peut estimer la diversité d’idées et de concepts dont on a héritée. D’un autre coté, les pensées ne furent jamais plus malléables et serviles, remplies d’autant de préjugés honteux et assujetties dans une unique voie ; mais tout ceci ne se lie pas directement.
En effet, il serait absurde de considérer le cheminement des idées sans l’importante influence que l’homme exerce par son action politique et idéologique. Rien de plus artificiel que leur diffusion. Par le levier de la censure1, il est devenu plus difficile encore – s’il était possible – de parvenir à une histoire des idées objective, impartiale. Cependant l’objectivité en ce point est une chimère, et ce du fait qu’originellement les idées ne peuvent nous être indifférentes. Telles des images2 qui tour à tour complaisent ou répugnent à notre goût, les idées s’inscriront selon leur adéquation dans notre schème particulier, agissant ainsi perpétuellement sur sa forme.

Si les idées ne sont pas neutres, alors celles-ci doivent produire en nous réaction. Réaction qui bien sûr dépendra du rapport que nous entretenons avec elles. Notre propos ici est de disserter sur un certain rapport que nous appellerons tolérance. Quel est-il ? Tentons d’abord de définir le mot.